Vers une hiérarchisation de la petite voirie vicinale au profit de nos déplacements alternatifs, de nos déplacements de loisir, de notre biodiversité et de notre patrimoine
Le Décret relatif à la voirie communale du 6 février 2014 a revu la législation qui régissait les chemins et sentiers depuis 1841 avec pour objectif de préserver leur intégrité, leur viabilité et leur accessibilité, ainsi que d’améliorer leur maillage.
Cette révision intervient à une époque où les comportements en matière de déplacement au profit d’une mobilité plus douce, plus durable et sécurisée pour des trajets quotidiens, scolaires ou professionnels rejoignent la demande accrue de voies vertes pour les déplacements de loisirs.
Le patrimoine qu’avait légué aux communes la Loi de 1841 offrait un réseau dense de chemins et sentiers. Ce réseau constitue une réserve viaire qui peut être le support d’une mobilité alternative à la voiture et un moyen probant de report modal des usagers. Il s’est toutefois au fil du temps et au gré des changements dans les modes de déplacements peu à peu érodé. Aujourd’hui, plus des deux tiers des sentiers ont disparu, légalement ou non et ce, malgré l’existence en Belgique d’un atlas répertoriant la voirie communale ainsi que les décisions administratives et juridictionnelles.
Le Gouvernement wallon invite dans son article 54 du Titre 5 les communes à procéder à l’examen et à l’inventaire systématique et exhaustif de leurs voiries.
Les usagers et représentants des associations de promotion de la mobilité douce assistent les communes dans la réalisation de l’examen de cet inventaire.
Inscrit dans le cadre du Programme Communal de Développement Rural de Beauvechain et du Plan Communal de Développement de la Nature pour la partie biodiversité, les demandes citoyennes et du conseil communal nécessitent une vision globale de nos cheminements.
La sauvegarde et la valorisation de la petite voirie vicinale ne peut se faire qu’en l’inscrivant au sein d’un réseau fonctionnel. Les services communaux doivent pouvoir disposer d’un outil d’aide à la décision dans les avis qu’elle porte sur l’opportunité de maintenir ou non un sentier. Le projet de réseau permet en outre de prioriser les moyens et d’établir un plan de gestion pour leur entretien et leur balisage.
Pour cela, un appel d'offre est en cours et aura pour buts :
- d'établir un classement objectif des chemins et sentiers communaux (voirie vicinale et innomée) sur base d’une analyse multicritères intégrant les différents usagers dans une perspective de report modal vers une mobilité durable et éco-responsable.
Cette classification se fera au minimum à trois niveaux et en fonction des différents scénarii :
- les sections de voirie indispensables à la constitution d’un réseau
- les sections de voirie potentiellement utiles (constitution d’une réserve viaire)
- les sections de voirie non indispensables dans le cadre de ce projet
- de proposer un projet de réseau sous forme de cartes thématiques correspondant aux enjeux de mobilité définis préalablement en Comité d’accompagnement. Ce réseau permettra de relier les villages entre eux, les pôles d’activité, les écoles …
Si les chemins et sentiers sont un support à privilégier dans la constitution du réseau, le projet devra prendre en compte la voirie, les pistes cyclables, et autres infrastructures en fonction des usages.
Les critères d’analyse prendront en compte :
- la mobilité quotidienne et l’aménagement du territoire
- le sport, les loisirs et le tourisme
- l'écologie
- le patrimoine
Mais aussi le potentiel écologique, l’inventaire du petit patrimoine, l’inter-modalité, l’agriculture, les services éco-systémiques …
Nous bénéficierons ainsi d'un avis indépendant et neutre de notre petite voirie vicinale.
(Texte et photo AC Beauvechain)