La Maison du Conte et de la Littérature en Brabant wallon est en péril !

Depuis un an, notre équipe attend fébrilement la réponse qui devait, nous l’espérions, ouvrir le champ des possibles pour les cinq années futures jusque 2028. L’annonce des décisions pour les contrat-programmes et financements dans les arts de la scène nous plonge dans un état de sidération, de désillusion et d’incompréhension totale. Les mots nous manquent face à une décision catastrophique et inédite !

Nous, la Maison du Conte et de la Littérature, une structure qui oeuvre à diffuser le conte depuis plus de 20 ans, active sur l’ensemble de la province du Brabant wallon, nous voilà décapité ! Nous avions un contrat-programme durement acquis par le passé auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette décision le reconvertit en contrat de diffusion changeant fondamentalement l’objet, les missions et la structure de notre ASBL.

Seul opérateur du conte à être diminué et ce drastiquement, nous sommes attristées pour les nombreux artistes qui sont passés par notre Maison, mais aussi pour l’ensemble DES publics qui vont souffrir de cette décision. Que dirons-nous aux artistes professionnel·le·s que nous programmons, soutenons et conseillons ; que dirons-nous à ces partenaires culturels, sociaux, bénévoles qui se mobilisent et nous font confiance pour défendre le conte ; que dirons-nous aux publics qui profitent de spectacles et d’animations de qualité ; que dirons-nous à ces enseignant·e·s conscient·e·s que le conte enrichit l’apprentissage et le développement des enfants ; que dirons-nous à tous ces élèves qui peuvent s’exprimer au travers des histoires et ateliers que nous leur offrons ; que dirons-nous à toutes les personnes qui renouent des liens chaque mois autour des histoires ? Que dirons-nous à ces êtres humains, citoyen·ne·s de demain

Nous croyons en la richesse de la diversité des arts du récit, en la force du conte comme art vivant, rassembleur, vecteur de transmission, d’écoute et de développement de l’imaginaire : tout ce qu’une société a besoin pour retrouver son humanité.

Pourquoi ne pas préserver l’existant ? Notre association diffuse de plus en plus d’activités sur un large territoire avec un réseau conséquent de partenaires grâce à ses deux emplois dévolus à l’artistique sur le terrain et à sa programmation d’artistes professionnel·le·s. Elle est également reconnue comme opérateur culturel et pleinement active dans la mise en place du Parcours d’Education Culturelle et Artistique (PECA) au sein des écoles… Au vu de l’expansion du secteur conte pour lequel nous œuvrons, nous comprenons la difficulté de combler toutes les demandes. Toutefois, balayer du revers de la main notre expertise, notre travail, notre réseau est à nos yeux une véritable sanction ! Nous regrettons un manque de vision de ce qui est construit depuis des années.

Et tchak ! En cette fin d’année 2023, nous apprenons une coupe budgétaire si massive qu’elle entrainera la fin de notre ASBL telle qu’elle existe actuellement. C’est tout un secteur qui perdra un maillon important de sa chaîne sur la voie de la professionnalisation d’un art en plein effervescence. Nous ne pourrons à l’avenir fonctionner avec l’équipe administrative et artistique en place, des personnes passionnées, convaincues, qui œuvrent chaque jour à faire connaître et reconnaitre le conte. Nous sommes consternées mais nous continuons à travailler, sous respirateur artificiel le plus longtemps qu’il nous sera possible.

Battons-nous ! Et pour cela, ami·e·s, publics, artistes, partenaires, bénévoles, enseignant·e·s, nous avons besoin de vous et de votre soutien ! Partagez ce message de vive-voix autour de vous ou sur les réseaux sociaux, envoyez-nous vos écrits et vos lettres à l’adresse soutien@conteetlitterature.be que nous transmettrons à Madame Bénédicte Linard, ministre de la culture. Passez à l’action, VOTRE Maison du Conte est en péril ! Et oui, derrière tout ça, nous sommes des êtres vivants !

L’équipe de la Maison du Conte et de la Littérature | Marie C., Julie, Marie L., Fanny, Claire et Emilie.