Alors que de nombreuses communes ferment leurs piscines, Beauvechain fait le pari inverse : construire un bassin d’apprentissage intérieur pour un montant avoisinant les 3 millions d’euros. Le projet suscite de vives interrogations sur son coût, sa localisation, son utilité réelle… et son impact sur les impôts locaux.
Le bassin (pas une piscine), de 17,5 mètres sur 8,5 a une profondeur maximale d’1,35 mètre ne sera accessible au public qu’une heure par jour. Il sera chauffé au gaz, sans intégration d’énergies renouvelables. Le traitement de l’eau, prévu au chlore, pose aussi question pour la santé des enfants, alors que des solutions alternatives existent.
Présenté initialement comme une piscine « à coût nul » pour la commune, le projet de bassin prévoit désormais une subvention directe de 500.000 euros au promoteur privé, ainsi que la mise à disposition d’un terrain communal pour 1 euro. Le tout, sans que la commune garde le moindre droit de regard sur l’exploitation future.
« La charge de la dette communale a été multipliée par dix depuis 2019, ce projet y contribue indirectement. Un audit financier est en cours pour faire toute la lumière sur la situation financière communale », souligne Jean-François Mitsch, de l’ASBL Citoyens1320, qui introduira fin août un recours au Conseil d’État contre le projet.
« Dans notre commune, presque rien n’est prévu pour les seniors. Pourtant, une piscine (ou un bassin) bien conçue pourrait avoir un réel bénéfice pour leur santé. Encore faudrait-il penser dès le départ à une infrastructure mixte, avec un accès facilité, des marches douces, et un accompagnement adapté pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. »
En effet, l’implantation du bâtiment à La Bruyère, loin des principales écoles et des quartiers d’habitation, implique un coût logistique important en navettes. Une localisation plus centrale, à Hamme-Mille par exemple, aurait réduit les trajets, favorisé l’accès à pied. L’ASBL déplore que ce projet n’ait pas été concerté et réalisé avec les communes limitrophes.
« Nous ne sommes pas opposés à l’apprentissage de la natation, mais ce projet est budgétairement injustifiable, énergétiquement dépassé et mal conçu », déplore l’ASBL.
Le recours pour arrêter le projet est ouvert à tous les citoyens (sans obligation financière), même si l’association cherche aussi à réunir 4 600 euros nécessaires à la procédure. Les dons sont anonymes.
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(com. et photo de Citoyens 1320)