Cocrou offre une enveloppe paysagère de qualité, vallonnée et verdoyante.
Le hameau n’est pas particulièrement riche en patrimoine constatent les experts, mais on épinglera principalement le volume ocre d’une belle bâtisse néo-classique du XIXème siècle et celui de la chapelle Saint-Sébastien. Malheureusement, le hameau est défiguré par de nombreuses nouvelles bâtisses en rupture complète avec le bâti existant.
Hameau de Biez, Cocrou, limité au nord par la chaussée de Jodoigne, construite en 1837, est visité par le ruisseau du Piètrebais. L’autre partie est la frontière partielle avec le bois de Beausart. Les origines de ce hameau sont très incertaines. Composé de deux rues, on trouve déjà trace de Cocrou au XVIIIème siècle. La rue du Fond reliait Wavre à Jodoigne en longeant le Piètrebais vers l’est, quant à la rue de Bettinval, elle remontait vers le versant gauche. Cette dernière comptait plus d’habitations et notamment des petites fermes.
Les origines de Cocrou semblent remonter au XIIe siècle et viendraient de « Coqueroux » de la famille « Cokerul » qui y possédait des terres. Ce hameau fait partie du village de Biez et son histoire y est intimement liée.
Au début du siècle suivant, quelques nouvelles fermes et habitations se sont regroupées le long de la nouvelle chaussée de Jodoigne. A cette même époque, la rue de la chapelle Saint-Sébastien a vu s’ériger trois petites fermes aux abords de l’oratoire.
Les habitations regroupent en général lors de leur édification, la brique du pays, voire fabriquée et cuite sur place et la pierre de Gobertange. La brique est souvent peinte ou chaulée et la toiture est en tuiles. Au fil des années, nombre de ces fermettes et habitations ont subi les assauts de la modernité.
Si l’on en juge par les documents relatifs à l’origine de ce hameau, on ose croire que la chapelle Saint-Sébastien est vraisemblablement le plus ancien édifice du hameau, on y remarque d’ailleurs au chevet, une pierre portant le millésime 1730. Posée à mi-versant d’un talus, elle assoit sa mononef, au chevet à trois pans, éclairé sur le côté par de petites fenêtres à arc surbaissé. En façade, le mur-pignon débordant à oreilles et épis est sobrement percé d’un portail baroque sous une oculus de brique. La chapelle fut restaurée en 1955 par l’architecte Roger Bastin. La chapelle compte quelques œuvres de Max Van der Linden dit Miki Une pierre se trouve dans le mur latéral à la mémoire de Jules Roberti de Winghe qui vécut ici de 1887 à 1961 et qui semble être à la base de la restauration de l’édicule.
Autour de Saint-Sébastien
Si la chapelle est dédiée à Saint-Sébastien, l’église de Biez est dédiée à Saint-Martin. Ni Tarlier et Wauters ni d’autres historiens ne sont précis sur la dédicace de cette chapelle à saint-Sébastien. Tarlier et Wauters rappellent qu’il existait à Coqueroux, une chapelle dédiée à saint Sébastien et qui appartenait à l’hospice du Péry de Grez. Il y avait jadis un bénéfice, qui était à la collation du seigneur, chargé d’une messe par semaine et doté de 106 florins de revenu. On y disait la messe à certains jours de l’année. Deux autres chapelles sont mentionnées en 1516 à Biez, l’une dédié à Sainte-Anne et l’autre à Saint-Nicolas.
Au chapitre du folklore, c’était la fête à Cocroux à la Saint Sébastien, aux alentours du 20 janvier. Elle est connue sous le nom de « fiesse aux grossès féves »
On ne retrouve comme dit plus haut aucune information sur la dédicace à Saint Sébastien. Nous allons quelque peu nous attarder sur ce saint martyr romain qui selon la croyance chrétienne aurait vécu au IIIème siècle. Né à Narbo, au cours de sa carrière militaire les empereurs Dioclétien et Maximien Hercule le nomment centurion. Toutefois, une « légende dorée » raconte comment fut martyrisé un chrétien zélé, du nom de Sébastien, auquel Dioclétien souhaitait « le premier rang parmi les officiers du palais » et qui, à cause de sa foi, fut lié à un arbre et percé de flèches et enfin tué à coups de verge à Rome vers 288 ou 302.
En 367, le pape saint Damase fit construire à Rome une basilique sur sa tombe. Au moyen-âge, une partie de ses reliques furent transférées à l’abbaye Saint-Médard à Soissons. De nombreux peintres comme Memling, Delacroix, Le Titien ou encore Georges de La Tour se sont inspirés de lui pour leurs tableaux remarquables. Présenté très souvent jeune et nu, Sébastien était pour les artistes un sujet susceptible de valoriser les connaissances anatomiques de l’époque.
Saint Sébastien était invoqué autrefois contre la peste (avec saint Louis et saint Roch) et on le prie aujourd’hui pour se protéger de la poliomyélite.
Il est le patron des archers, des fantassins et des sergents de ville.
Il est invoqué en de nombreux lieux comme Leuze-en-Hainaut, Marbais, Kampenhout, Gierle (Lille) Amiens… On ne retrouve trace de Cocrou
Plusieurs confréries d’archers portaient également son nom.
(photo Gilberte Wastiau)