Pisser à la lune
Vouloir l'impossible
Dans les Douze proverbes flamands de Pieter Bruegel l’Ancien, le proverbe « pisser à la lune » illustre une idée très claire : s’efforcer en vain d’atteindre l’inaccessible.
Ce dicton flamand, représenté dans le dernier médaillon du panneau peint en 1558, signifie que peu importe les efforts déployés, le but reste hors de portée. C’est une métaphore de l’absurde ou de l’inutile, comme si l’on tentait d’influencer ou d’atteindre quelque chose d’aussi lointain et indifférent que la lune.
En néerlandais ancien, le texte accompagnant cette scène dit : « Vat ick vervolghe en geraecke daar niet aen, ick pisse altyd tegen de maen. » Traduction : « Quelle que soit la chose à laquelle j’aspire, je ne parviens jamais à l’obtenir : j’urine toujours vers la lune. »
Bruegel, avec son humour mordant et sa critique sociale, utilise ce proverbe pour souligner la vanité des désirs irréalisables et la folie humaine qui consiste à poursuivre des objectifs hors de portée.
Ce proverbe est également représenté dans les Proverbes de la Huque bleue :
’homme qui urine vers la lune incarne le proverbe flamand “pissen tegen de maan”, littéralement pisser à la lune. Cela signifie faire quelque chose d’inutile ou de vain, comme s’efforcer de changer l’inchangeable ou de parler dans le vide. C’est une critique de ceux qui s’acharnent dans des actions sans espoir de résultat.
Le fanion qu’il tient pourrait renforcer cette idée de geste ostentatoire mais futile — comme si, en plus de son acte inutile, il voulait qu’on le remarque.
Le pot de chambre suspendu à l’extérieur est une autre image proverbiale : il symbolise l’exposition publique de ce qui devrait rester privé, ou encore l’impossibilité de cacher une honte ou une faute. En flamand, cela correspond à l’idée que “le pot de chambre est dehors”, donc tout le monde voit ce qu’on aurait voulu dissimuler.
(Source Entre Médiéval et Renaissance FB)