On fête Saint-Louis aujourd'hui, mais il a suscité beaucoup de curiosité
La commande de Saint Louis à la basilique Saint-Denis :
Vers 1263, le roi Louis IX, plus connu sous le nom de Saint Louis, commande une série de 16 gisants en hommage à ses prédécesseurs, pour les installer dans la basilique cathédrale Saint-Denis.
L'objectif de cette commande était de célébrer la continuité dynastique entre les Mérovingiens, les Carolingiens et les Capétiens, et de préserver leur mémoire à travers l'art sculpté.
Aujourd'hui encore, on peut admirer 14 des gisants originaux, qui étaient autrefois peints de couleurs vives ! Parmi eux, ceux de Pépin le Bref, Berthe dite au « Grand pied » et Louis VI, dit « le Gros », etc.
L’échec du programme politique de Saint Louis
C'est à l’abbé Mathieu de Vendôme que revint le triste privilège d'enterrer Saint Louis (mort à Tunis le 25 août 1270), après le rapatriement de sa dépouille. Le convoi funèbre parvint à Paris le 21 mai 1271 et le corps fut veillé à Notre-Dame. Le lendemain matin, le cortège se reforma pour conduire le défunt roi dans l'abbatiale de Saint-Denis.
Son fils, Philippe III le Hardi porta lui-même le cercueil sur une partie du chemin. Suivant la volonté du saint roi, une simple dalle marqua l'emplacement de sa sépulture.
Son fils, Philippe III le Hardi porta lui-même le cercueil sur une partie du chemin. Suivant la volonté du saint roi, une simple dalle marqua l'emplacement de sa sépulture.
De son vivant, afin d'exalter les monarques capétiens, Saint Louis avait défendu avec force l'idée que seuls les rois devaient être inhumés dans l'abbatiale. Certes, Philippe Hurepel, fils légitime de Philippe Auguste et d'Agnès de Méranie, avait obtenu le droit de s'y faire enterrer en 1234, mais cela constituait l’une des rares entorses à ce principe.
La fondation de l’abbaye cistercienne de Royaumont devait ensuite permettre de régler le problème en devenant la nécropole destinée aux enfants royaux. Quant à la reine Blanche de Castille, elle avait fondé dès la majorité de son fils le couvent de Maubuisson quelle désigna comme le lieu de sa sépulture.
Cette volonté d'écarter tout autre personnage que le roi sacré, Saint Louis la rappela jusque sur son lit de mort lorsqu'il exigea, en 1270, que son fils Jean Tristan, mort de dysenterie trois semaines avant lui durant le siège de Tunis, soit inhumé à Royaumont et non à Saint-Denis, réservé, selon ses propres paroles, « aux seuls rois ».
La volonté de Saint Louis ne fut pas respectée et son fils Philippe le Hardi accorda les honneurs de la nécropole royale à ses parents morts à la croisade ou sur le chemin du retour, non seulement à son jeune frère Jean Tristan et à son oncle Alphonse de Poitiers, mais encore aux grands serviteurs de l'Etat, Alphonse de Brienne, chambrier de France, et Pierre de Beaucaire, chambellan du roi et membre du conseil de régence. A l'exception de ceux d'Alphonse de Poitiers, décédé en août 1271, leurs ossements furent enterrés le même jour que Saint Louis, le vendredi 22 mai, à proximité de ce dernier.
Le tombeau de Saint Louis
En raison de la sainteté que l'on prêta très tôt à Louis IX, Charles d'Anjou, régnant alors sur la Sicile, demanda à son neveu Philippe le Hardi de lui accorder le cœur et les entrailles du roi. On ne lui céda que ces dernières qu'il fit placer dans l'abbaye de Monreale, près de Palerme ; elles donnèrent lieu à plusieurs miracles. À Saint-Denis, les infirmes visitaient en très grand nombre la simple dalle funéraire que le roi avait voulue « sans recherches, sans surabondances de fastes », et sur laquelle d'autres miracles s'opérèrent. La foule venant prier et s'allonger sur le sol était devenue si nombreuse qu'au bout d'une dizaine de jours, il fallut poster deux gardiens et même se résoudre à protéger la sépulture par des grilles de fer. Les malades rampaient jusque sous la structure de bois qui avait été placée au-dessus de la tombe pour y déposer les cierges et les offrandes.
Peu de temps après, avant 1282, alors qu'on entamait le procès en canonisation du roi, on éleva sur la dalle, pieusement conservée, un luxueux tombeau d'or et d'argent, peut-être aussi émaillé, avec la figuration royale en gisant et portant les insignes du pouvoir (disparu au XVe siècle).
En mai 1282, les émissaires sarrasins envoyés à la cour de Philippe le Hardi furent si impressionnés par le monument et par la puissance d'un roi qui bénéficiait d'un tel honneur, qu'ils vénérèrent la tombe et baisèrent les pieds du gisant.
Un paiement tardif en 1299-1300, à Jean de Nanterre « pour la façon de l'image de Saint Louis et l'or et pour sa dorure » doit désigner cet orfèvre parisien non comme l'auteur mais plutôt le restaurateur du tombeau, peut-être remanié ou rénové à la suite de la canonisation de Louis IX en 1297.
(soure Entre Médiéval et Renaissance FB)