Il existe deux variétés de moutarde, parmi lesquelles figure la moutarde blanche (Sinapis alba) et la moutarde noire (Brassica nigra). Outre leurs vertus culinaires, on leur reconnaît depuis l'Antiquité des vertus thérapeutiques.
Cuisine : Au Moyen Âge, la moutarde possède une place privilégiée en tant que condiment. A la campagne, elle est fabriquée dans chaque demeure. En ville, les enfants, munis de pots vont l'acheter chez les marchands de sauces qui la confectionnent.
Très vite, elle est appréciée des princes, particulièrement des ducs de Bourgogne et la ville de Dijon s'enorgueillit de la fabriquer. Au XIVe siècle, en Avignon, la charge de Grand Moutardier du Pape est créée, à côté de celle de Vinaigrier. Le Pape Jean XXII, qui vit à la cour d'Avignon et qui aime recevoir les souverains de façon à les éblouir des fastes de sa cour, conçoit pour son neveu la charge de Grand Moutardier du Pape. En fait, il ne sait pas quoi faire de son encombrant neveu et invente cette fonction pour l'occuper, par ironie. Elle devient par la suite prestigieuse.
Santé : La moutarde noire est le constituant de base des sinapismes que l'on achète en pharmacie et qui sont efficaces contre la toux.
Ce sont des espèces de cataplasmes très fins, à base de farine de moutarde. Il faut les passer sous l'eau chaude pour activer les principes mais il faut surtout faire attention à ce que la température soit inférieure à 40° sinon ils provoquent des brûlures assez graves.
Macer Floridus avait remarqué : « Elle est d'une nature si chaude qu'elle brûle la peau. » Il ne faut pas non plus dépasser 48 heures d'utilisation. On fait de moins en moins appel de nos jours à ce genre de cataplasme et c'est regrettable.
Au Moyen Âge, ce cataplasme était appliqué, non sur la poitrine mais sur le sexe de l'homme et était considéré comme un aphrodisiaque.
Livre d'heures à l'usage des Cerruti (fin XVe siècle). Bibliothèque de Vienne.
'(Source entre Médiéval et Renaissance)