NE RAMASSEZ PAS VOS FEUILLES MORTES
Alors que les délégations de 194 pays sont réunies depuis lundi en Colombie pour la COP16 sur la biodiversité, c’est l’occasion de se poser la question de ce que l’on peut faire, chacun à son échelle pour préserver l’environnement. À l’approche de l’hiver, il est d’autant plus important de prendre soin de la nature qui s’endort. "On peut dire que la nature rentre un peu au repos, en léthargie", explique Benoît Gauquie, chargé de missions au Parc Naturel des plaines de l’Escaut. "Les animaux vont devoir quand même affronter un automne qui est souvent pluvieux et un hiver qui peut être plus rigoureux. Ils vont donc tenter de trouver un abri pour pouvoir effectivement passer cet hiver sans soucis."
Ne touchez pas aux feuilles mortes
Comment préserver la biodiversité de son jardin pendant cette période ? Notamment, en ne ramassant pas les feuilles mortes dans votre jardin : "Il faut laisser les feuilles qui sont dans l’herbe, parce que le hérisson va profiter de cette abondance de feuilles pour fabriquer son gîte", explique Sandrine Permanne, agent d’accueil et animatrice nature au parc nature lDES des plaines de l’Escaut. "Le hérisson va bientôt être en hibernation et donc il va faire des allers-retours pour récolter des feuilles. Il va ensuite les tasser très fort. C’est comme ça qu’il obtiendra une température constante dans son gîte tout l’hiver."
Les feuilles qui vont rester sur la pelouse vont, en plus, nourrir l’herbe : "Elles vont redonner des nutriments aux arbres qui sont plantés dans le jardin. Et ça favorise en effet l’apparition de la mousse qui va faire le bonheur de mésanges au printemps pour fabriquer leur nid. Les feuilles mortes sont donc très importantes, elles sont de la nourriture pour les arbres, des matériaux pour fabriquer des nids pour les oiseaux et des gîtes pour les hérissons. Sans compter toutes les petites bêtes qui décomposent les feuilles et qui sont actives et qui fertilisent le sol", analyse Sandrine Permanne.
Des abris pour les oiseaux
Pour les spécialistes, le premier soutien pour les oiseaux qui n’hibernent pas, c’est d’avoir un jardin le plus diversifié possible : "Il faut que ça soit un endroit où ils puissent trouver à la fois encore un peu de ressources alimentaires, mais aussi où ils pourront s’abriter. Plus le jardin est diversifié, plus il va y avoir des insectes, des micro-invertébrés ou des graines qui leur permettront évidemment de s’alimenter cet hiver. Si on a des nichoirs au jardin, il ne faudra pas oublier de les nettoyer puisque les parasites s’installent quand même rapidement dans ces endroits. Attention toutefois en vidant le nichoir ! On enlève la mousse, les feuilles, mais attention au lérot, un petit mammifère qui squatte très souvent les nichoirs", explique Benoît Gauquie.
En hiver, évitons les pesticides au jardin. C’est vraiment un facteur très limitant pour la faune locale
"En hiver, évitons les pesticides au jardin. C’est vraiment un facteur très limitant pour la faune locale", ajoute le chargé de missions. "Évitons aussi les granulés anti-limaces. Certains sont dévastateurs pour la petite faune locale", explique-t-il.
Par exemple :
- un tas de bois qu’on laisse en place plusieurs années ;
- un tas de feuilles mortes pendant l’hiver ;
- des tuiles retournées par-ci par-là ;
- des pots de fleurs cassés retournés pour attirer les lézards ;
- un tas de pierres agencé en quinconce ;
- un tronc d’arbre dans un endroit calme du jardin ;
- une zone sableuse..(
- (source RTBF Actus)