252 TONNES DE DECHETS RECUEILLIS DEPUIS 2017
Armés de leur canne et de leurs "wadders", les bénévoles du jour se lancent à l’eau. Littéralement. Au début, ils tâtonnent dans l’eau de la Dyle, préoccupés par leur sécurité. Puis rapidement, la prudence et l’hésitation s’estompent pour laisser place à leur mission du jour : ramasser un maximum de déchets dans le cours d’eau brabançon.
Un vélo ? Non, un cadre de moto.
Avec ses collègues, Katia n’a pas choisi les traditionnelles activités comme un Escape Game ou un bowling mais plutôt de participer à ce team building "original". Et elle le constate rapidement : on trouve tout et n’importe quoi dans l’eau. "Beaucoup de plastique quand même. Et puis bizarrement, de très très gros objets : du fil barbelé, des morceaux de mobylettes démontées… Ce n’est pas tombé dans l’eau par hasard, c’est quelqu’un qui est venu les jeter."
De son côté, Yves participe à son troisième nettoyage en tant que bénévole. Il a d’ailleurs remarqué plusieurs similitudes entre chacune de ses participations. "Des lingettes, encore des lingettes et toujours des lingettes. C’est incroyable ! Je ne sais pas d’où ça vient mais on en trouve toujours plus, et dans tous les cours d’eau."
Tous ces bénévoles, qu’ils viennent entre collègues, amis, en famille ou bien seuls, ils sont encadrés par Ann-Laure Furnelle, qui a cofondé "Aer Aqua Terra" avec son mari. L’asbl s’est donné pour mission de nettoyer les sites pollués, en particulier les cours d’eau du Brabant wallon comme la Dyle. "Il y a 10 ans, on a remarqué que le lit des rivières était jonché de déchets, donc on s’est retroussé les manches", explique la cofondatrice.
Et les chiffres qu’avance Ann-Laure donnent le tournis. "Depuis 2017, on a nettoyé 82 kilomètres de cours d’eau. Ça représente 37,5 tonnes de lingette, 954 pneus… Au total, pour les 82 kilomètres, on a ramassé 252 tonnes de déchets."
En près de deux heures, le travail des bénévoles du jour a payé : entre 150 et 200 kg de déchets ont pu être extrait du lit de la Dyle. Et tout ça sur seulement quelques mètres de distance. Si cela pourrait en désespérer quelques-uns, pour Ann-Laure, ce nettoyage a du sens… et les résultats sont là ! "C’est difficile à croire mais il y a des rivières qu’on a terminées, on ne doit plus retourner dedans parce que le travail de fond a été fait. Et le bénéfice pour la rivière, c’est qu’elle respire. Une fois qu’on a retiré tous les gros bazars, je vois que l’eau est descendue et que donc, on a gagné quelques centimètres de profondeur. "
Des kilomètres de cours d’eau traversent le territoire belge et grâce au travail d’Ann-Laure et son équipe, un peu moins de déchets en recouvrent le fond chaque jour. D’ailleurs, si vous souhaitez participer à l’un de ces nettoyages avec vos collègues ou bien seul, vous pouvez vous inscrire sur le site d’Aer Aqua terra. On vous fournit tout, les bottes de pêcheurs, la canne et surtout, les déchets à ramasser !
(source lettre de Vivre Ici pour textes et photos)